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Loupe analysant un dossier de marque pour vérifier les antériorités

L’intérêt de faire une recherche d’antériorités avant de déposer une marque

Pourquoi et comment effectuer une recherche d’antériorités avant de déposer une marque en 2025 : cadre juridique, risques, méthodologie et enjeux stratégiques.

6 min de lecture

Introduction

Déposer une marque est un réflexe naturel pour un entrepreneur qui souhaite protéger le nom de son entreprise, de ses produits ou de ses services. La marque devient alors un actif immatériel précieux, garantissant l’exclusivité d’usage et la reconnaissance auprès des clients. Mais trop souvent, les créateurs d’entreprise ou même les sociétés déjà établies négligent une étape pourtant fondamentale : la recherche d’antériorités.

Cette recherche, qui consiste à vérifier si le signe choisi est réellement disponible, est la clé de voûte d’un dépôt réussi. Elle permet d’éviter de lourdes déconvenues : refus d’enregistrement, actions en opposition, voire procès pour contrefaçon. En pratique, c’est une étape incontournable pour sécuriser un projet de marque.

Le cadre juridique de la recherche d’antériorités

En droit français, l’article L. 711-2 du Code de la propriété intellectuelle définit la distinctivité comme condition de validité d’une marque. Pour être valable, le signe ne doit pas être descriptif, ni trompeur, ni contraire à l’ordre public. Mais au-delà de ces conditions intrinsèques, la marque doit surtout être disponible.

L’article L. 711-3 du même code interdit ainsi l’enregistrement d’une marque portant atteinte à des droits antérieurs. Ces droits peuvent être une marque déjà enregistrée, mais aussi une dénomination sociale, un nom commercial, une enseigne ou même un nom de domaine. L’INPI ne procède pas elle-même à une vérification exhaustive. Elle se contente d’examiner certains motifs absolus de refus et d’informer les titulaires de marques antérieures du dépôt. C’est donc à l’entrepreneur qu’il appartient de s’assurer, avant le dépôt, que le signe choisi n’entre pas en conflit avec des droits existants.

Les risques d’un dépôt sans recherche préalable

Déposer une marque sans vérifier sa disponibilité est une prise de risque. Si le signe est déjà protégé par un tiers, celui-ci pourra former une opposition devant l’INPI dans un délai de deux mois à compter de la publication de la demande. L’opposition peut aboutir à un rejet partiel ou total de la demande de marque, ce qui représente une perte de temps et de frais pour le déposant.

Au-delà de la procédure d’opposition, le danger le plus sérieux réside dans une action judiciaire en contrefaçon. Le titulaire d’une marque antérieure peut obtenir la cessation immédiate de l’usage du signe litigieux, des dommages-intérêts parfois élevés, et la destruction des produits contrefaisants. Pour une entreprise qui a déjà investi dans sa communication, ses packagings ou son site internet, une telle décision peut être catastrophique.

Enfin, même si aucune action n’est intentée immédiatement, l’utilisation d’une marque indisponible expose à un risque latent permanent. L’entreprise vit alors avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ce qui freine son développement et sa valorisation.

Le déroulement d’une recherche d’antériorités

La recherche d’antériorités ne se limite pas à taper un mot dans un moteur de recherche. Elle suppose une méthodologie rigoureuse.

Il s’agit d’abord de consulter les bases officielles de l’INPI, de l’EUIPO pour l’Union européenne et de l’OMPI pour les marques internationales. Ces bases recensent les marques déposées ou enregistrées. L’analyse ne doit pas s’arrêter à une identité stricte : une marque peut être jugée contrefaisante si elle crée un risque de confusion avec une marque antérieure. Ainsi, une ressemblance phonétique, visuelle ou conceptuelle suffit parfois à entraîner un litige.

Au-delà des marques, la recherche doit également porter sur les dénominations sociales, noms commerciaux, enseignes et noms de domaine. Un commerçant qui exploite son signe de manière notoire, même sans dépôt, peut opposer ses droits à un nouvel entrant.

En pratique, la recherche d’antériorités ne se réduit donc pas à une simple vérification informatique. Elle suppose une analyse juridique des résultats, afin de déterminer si un conflit est réellement probable.

L’intérêt stratégique pour l’entreprise

Au-delà de la sécurité juridique, la recherche d’antériorités est un véritable outil stratégique. Elle permet de s’assurer que les investissements marketing, publicitaires et commerciaux reposeront sur une base solide. Elle évite de devoir changer de nom en cours de route, ce qui peut coûter cher et désorienter la clientèle.

Elle constitue également un argument auprès des investisseurs et partenaires financiers. Une marque sécurisée est un actif incorporel valorisable, qui peut être inscrit au bilan et servir de garantie dans le cadre d’opérations de financement.

Enfin, la recherche d’antériorités permet parfois d’orienter la stratégie de dépôt. Si le signe envisagé est trop risqué, il vaut mieux l’adapter ou le modifier avant de l’exposer publiquement. Cette souplesse, en amont, permet d’économiser des frais et de prévenir les litiges.

Conclusion

Faire une recherche d’antériorités avant de déposer une marque n’est pas une option, c’est une nécessité. Elle permet d’éviter les oppositions, de prévenir les actions en contrefaçon et de protéger les investissements de communication. En pratique, il s’agit d’un réflexe à adopter pour toute entreprise soucieuse de sécuriser son identité et de valoriser son patrimoine immatériel.

Un dépôt de marque sans recherche préalable, c’est un peu comme construire une maison sans vérifier le terrain : on prend le risque de voir l’édifice s’effondrer à tout moment. À l’inverse, une recherche bien menée offre la sérénité nécessaire pour bâtir une marque solide, exploitable et pérenne.

FAQ : Recherche d’antériorités de marque

Quelle est la différence entre une recherche simple et une recherche approfondie ?

Une recherche simple consiste à interroger les bases de données de l’INPI ou de l’EUIPO avec le nom exact envisagé. Elle permet d’écarter les conflits évidents. En revanche, une recherche approfondie inclut l’analyse des similarités visuelles, phonétiques et conceptuelles, ainsi que les dénominations sociales, noms commerciaux, enseignes et noms de domaine. Elle nécessite une expertise juridique.

L’INPI vérifie-t-elle automatiquement les antériorités lors du dépôt ?

Non. L’INPI n’effectue pas de vérification exhaustive des droits antérieurs. Elle informe seulement certains titulaires de marques proches via un système d’alerte, mais la responsabilité de vérifier la disponibilité du signe repose entièrement sur le déposant.

Est-il possible de faire la recherche soi-même ?

Oui, mais avec précaution. Il est possible d’utiliser les bases de données publiques. Toutefois, l’analyse juridique d’un risque de confusion nécessite des compétences spécifiques. En cas de doute, il est fortement recommandé de faire appel à un professionnel.

Combien coûte une recherche d’antériorités ?

Le coût dépend de la complexité de la recherche (zone géographique, nombre de classes, etc.). En moyenne, une recherche sérieuse menée par un professionnel coûte entre 200 € et 600 €, hors taxes, selon l’étendue de la mission.

Une recherche garantit-elle l’enregistrement de ma marque ?

Non, mais elle réduit considérablement les risques de refus ou d’opposition. Elle permet de faire un dépôt en connaissance de cause, en limitant les litiges potentiels.

Cet article fournit une information générale et ne saurait se substituer à un conseil juridique adapté à une situation particulière.

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